Présidentielle du 31 octobre - Soro veut dégager Youssouf Bakayoko -Tout sur le complot contre la CEI - Des conséquences graves pour le pays

Publié le par sethkokorussie

PM SOROLe plans « B » que propose Alain Lobognon, conseiller technique du chef du gouvernement, qui prévoit la mise sous tutelle de la Primature, de la Commission électorale indépendante (CEI) n’a pas manqué d’ulcérer des Ambassadeurs accrédités en Côte d’Ivoire. Ils ont exprimé, clairement leurs inquiétudes avant-hier, au siège de l’Onuci, à l’occasion d’une rencontre avec Youssouf Bakayoko.
Youssouf Bakayoko 1Un plan « B » sorti du chapeau d’un collaborateur du chef du gouvernement, en l’occurrence Alain Lobognon, visant à mettre de côté la Cei (commission électorale indépendante), au profit du Cea (Comité d’évaluation et d’accompagnement) ne serait pas sans conséquence pour la Côte d’Ivoire. Le collaborateur du chef du gouvernement a dit haut, ce qui se murmure depuis longtemps dans les couloirs de la Primature. Mettre le grappin sur la Cei et mener le processus à sa guise, aussi longtemps qu’elle voudra, après trois ans de tergiversation là où le processus était censé être bouclé en 10 mois. La volonté de caporalisation, voire d’accaparement de la Cei, par la Primature, n’est pas nouvelle. Cette autre montée en puissance du collaborateur direct de Soro n’est pas sans faire penser aux méthodes Jean-Marie Doré en Guinée, qui, en plein match, veut tordre le coup aux règles du jeu en voulant dessaisir la Ceni (commission électorale nationale indépendante) de ses prorogatives au profit du Matap (ministère de l’administration du territoire et des affaires politiques). Le Premier ministre Guillaume Soro avait réussi à pousser le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo à limoger l’ancien président de la Cei Robert Beugré Mambé, à la suite d’une rocambolesque histoire de liste électorale parallèle de 429.000 pétitionnaires. Avant Mambé Beugré, Soro Guillaume s’était payé la tête de Charles Konan Banny, Premier ministre adoubé par la résolution 1633… Les Ivoiriens s’interrogent, aujourd’hui, sur le mobile de cet acharnement contre la Cei ? Avant-hier, mardi 24 aout 2010, au cours d’une séance de travail que le président de la Cei, Bakayoko Youssouf a eue avec l’ensemble des Diplomates accrédités en Côte d’Ivoire, ceux-ci n’ont pas caché leur exaspération face « aux évènements qui sont en passe de bloquer la marche du processus de sortie de crise ». Ils ont, notamment dénoncé le torpillage et autres actions de sabotage des activités de la Cei venant, notamment de la Primature, selon des sources proches de l’Onuci à Sebroko. Le Cea (comité d’évaluation et d’accompagnement), composé des représentants des signataires de l’Apo, entre autres de M. Alcide Djédjé (présidence de la République) Alain Lobognon ( Forces nouvelles) Badini Bouréima ( Facilitateur burkinabé) est un organe technique chargé de l’évaluation du processus de sortie de crise. C’est un organe, certes instauré par l’Accord politique de Ouagadougou), mais pour le moins informel, qui n’a ni une assise constitutionnelle, ni un pouvoir juridique pour retirer à la Cei ses prérogatives. De deux choses l’une. Soit Soro Guillaume ne contrôle plus ses collaborateurs ; soit il est le commanditaire de ces actes de sabotages », nous a confié un diplomate européen au sortir de la rencontre avec le président de la Cei. La Primature est restée dans la dynamique de récupération de la Cei, après sa tentative infructueuse d’imposer Mme Fatoumata Diop Traoré suite au limogeage de Mambé Beugré. La pression des partis politiques, conjuguée avec celle de la communauté internationale avaient fini par aboutir à une décision de consensus, avec le choix de l’Ambassadeur Youssouf Bakayoko, cadre du Pdci-rda, comme son prédécesseur Mambé Beugré. Mais, la Primature semble n’avoir pas abandonné son projet « d’étendre son pouvoir sur la Cei ». Cette sortie musclée du Conseiller spécial du Premier ministre, Alain Lobognon, avant-hier, reste un indicateur supplémentaire de la volonté de la Primature de faire main basse sur la Cei. « Ils croient qu’avec la fausse atmosphère qu’ils entretiennent, ils peuvent déstabiliser la Cei. Le Cea n’est pas un tribunal. C’est un comité technique d’évaluation du processus de sortie de crise qui n’a aucun pouvoir de sanction, à plus forte raison de dessaisir la Cei de ses prérogatives. Les collaborateurs du chef du gouvernement discréditent, sabotent ses efforts de sortie de crise. Nous ne comprenons pas son silence. A moins qu’il ne contrôle plus ses hommes ou alors qu’ils cautionnent leurs agissements. En s’attaquant à la Cei, ils sabotent un pan de l’action du Premier ministre » s’est emporté hier, à la Cei, un vice-président, sous le couvert de l’anonymat.

Armand B. DEPEYLA
Source Soir Info
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