Domenech : «Une stupidité sans nom»

Publié le par sethkokorussie

DOSSIERIl le savait... Raymond Domenech était très attendu à la veille de ce qui pourrait être le dernier match des Bleus durant cette Coupe du monde. Son dernier à la tête de l'équipe de France, tout court. Il le savait tellement qu'il avait anticipé les questions des journalistes. En préambule de sa conférence de presse, le sélectionneur a apporté de lui-même les réponses, ses réponses, aux évènements qui ont agité les dernières 48 heures des Bleus. L'exclusion de Nicolas Anelka ? «Elle était justifiée et je soutiens la Fédération dans cette décision, a-t-il affirmé. Personne n'a le droit de se comporter de telle manière». La réaction qu'elle a provoquée chez ses joueurs, à savoir le boycott de la séance d'entraînement de dimanche ? «En aucune manière je ne la cautionne». Si Raymond Domenech s'est décidé à lire devant la presse le communiqué qu'avaient rédigé ses joueurs, «c'est parce qu'il fallait arrêter cette mascarade».

Ça faisait 45 minutes, même plus, que j'essayais de convaincre les joueurs de l'imbécilité, de la stupidité sans nom de ce qu'ils faisaient, a-t-il expliqué. Avec le staff et les membres de la Fédération, on a tous essayé de les convaincre que c'était ahurissant, qu'ils ne pouvaient pas se permettre de faire ça... A un moment donné, il fallait dire stop. C'était retransmis en direct à la télé, les Français avaient le droit de savoir. J'ai donc pris le papier, je l'ai lu et je suis parti... Voilà. Point. Si vous avez des questions sur l'Afrique du Sud, je suis prêt à y répondre, sinon je m'en vais». Pendant les vingt minutes qui suivirent, il n'eut plus à seul moment l'occasion de prononcer de nouveau le mot «Afrique du Sud». La bombe était trop grosse pour être aussi facilement désamorcée. Comme depuis deux jours, «l'infime espoir» qu'il reste à l'équipe de France de se qualifier a été totalement occulté. Hormis par le sélectionneur lui-même.

«Le mot confiance n'a plus lieu d'être»

Tendu, assailli par les questions, Raymond Domenech a joué les équilibristes. S'il a regretté que ses joueurs aient laissé autant «d'énergie» en dehors du terrain, il les a aussi placés devant leurs responsabilités. Quitte à se détacher clairement d'eux. A-t-il toujours confiance en son groupe après ce qui a ressemblé à un lynchage ? «Le mot confiance n'a plus lieu d'être, a-t-il répondu. Les joueurs se sont rendus compte de ce qu'ils ont fait, de l'ampleur que ça a pris. Si avec les signes qu'on leur envoie de l'extérieur, ils n'ont pas compris qu'il vaudrait mieux qu'ils soient prêts... Ça leur appartient complètement.» A de maintes reprises, Raymond Domenech a répété le mot «terrain» pour souligner combien les paroles étaient désormais inutiles. C'est lui qui «décidera de l'image future de l'équipe de France, qui décidera si sa réputation est entachée ou non». Au risque de le contredire, elle l'est déjà... - Emery TAISNE, à Bloemfontein (Afrique du Sud)

Source: l'Equipe.fr

Publié dans Sport

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