Le plan européen pour la Grèce calme les marchés

Publié le par sethkokorussie

sommet-thumb.jpgLe plan d’aide à la Grèce, annoncé dimanche 11 avril par les ministres des finances des pays de la zone euro, a provoqué lundi une chute des taux auxquels Athènes doit emprunter sur les marchés obligataires. L’euro a de son côté rebondi, atteignant à la mi-journée 1,3591 dollar

Le plan est-il suffisant ?

Les États membres de la zone euro ont finalement décidé de mettre à la disposition de la Grèce 30 milliards d’euros dès la première année, via des prêts bilatéraux. Tous les états participeront, selon leurs moyens, à ce plan sur trois ans. Le premier contributeur potentiel serait l’Allemagne, avec 8,4 milliards d’euros, selon le ministère des finances.

Le gouvernement allemand continuait néanmoins d’affirmer lundi 12 avril qu’une telle aide n’était pas à l’ordre du jour. « Le fait qu’un extincteur soit accroché au mur ne fournit absolument aucune information sur la probabilité de son utilisation », a commenté un porte-parole. À l’inverse, l’Espagne et le Portugal, confrontés comme la Grèce à un fort endettement, ont salué ce plan et assuré qu’ils seraient solidaires, quitte à emprunter.

Par ailleurs, le Fonds monétaire international (FMI) pourra être mis à contribution pour compléter ces 30 milliards, à hauteur de 10 à 15 milliards d’euros. Ce qui porterait l’enveloppe globale à 40 ou 45 milliards d’euros, soit la totalité des besoins de financement d’Athènes pour 2010. La presse grecque estimait lundi que 80 milliards d’euros pourraient être consentis sur trois ans, ce que la Commission européenne a qualifié de « pure spéculation ».

La crise est-elle terminée ?

Lundi, vers midi, le taux de l’obligation d’état grecque sur dix ans affichait 6,514 % (contre 7,5 % jeudi dernier) et celui sur les obligations sur deux ans chutait à 5,40 % (contre plus de 7 % jeudi). Or, le taux auquel les pays de la zone euro prêteraient des fonds à la Grèce serait autour de 5 %. C’est moins que ce que les marchés financiers réclamaient ces derniers jours à Athènes. Mais c’est très supérieur au taux, compris entre 1,25 % et 3,25 %, que demande le FMI à ses créanciers.

« Ce taux de 5 % a été choisi pour satisfaire les opinions publiques et éviter aux états de perdre trop d’argent », note Nicolas Bouzou, fondateur du cabinet Asterès. Pour lui, l’accalmie sur les places financières pourrait n’être que passagère. « Rien ne dit que cela va durer, car le niveau de l’endettement grec reste très élevé.

De plus, ce plan apparaît comme complexe et peu compréhensible pour les marchés financiers. Pour eux, la politique européenne dans la gestion de cette crise demeure très brouillonne. »

Que peut faire la Grèce ?

Si le taux de l’obligation d’état grecque continue de baisser sur les marchés financiers et atteint la barre des 5 %, Athènes n’aura plus intérêt à demander l’aide de ses partenaires de la zone euro. à défaut, la Grèce pourrait accepter ce soutien, mais aussi choisir de se faire aider par le seul FMI, dont les taux sont plus bas. Pour certains d’observateurs, dont Nicolas Bouzou, la solution serait de créer au sein de la zone euro un Fonds monétaire européen, financé par le budget européen ou celui des états membres, pour proposer (comme le FMI) des prêts, en contrepartie de mesures pour assainir les finances publiques.

Aude CARASCO, Source: la-croix.com

Publié dans Europe

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article