Koulibaly Mamadou hier à Grand Bassam: "Il faut avoir l`audace de dire ce qu`on pense et de l`assumer..."

Publié le par sethkokorussie

Coulibaly-President.jpgKoulibaly Mamadou est sorti hier 27 juillet 2010, au cours d`un séminaire à Grand Bassam, de la bulle de silence dans laquelle il s`était enfermé depuis le verdict du procureur de la République dans l`affaire qui l`oppose à Désiré Tagro.

«Il faut développer l`audace de dire ce qu`on pense et de l` assumer (…) Il faut avoir de l`audace de poser des actes et le ciel ne vous tombera pas dessus », a lâché hier, 27 juillet 2010, à Grand Bassam, Koulibaly Mamadou, président de l`Assemblée nationale de Côte d`Ivoire. C`était à l`ouverture d`un séminaire de 3 jours sur le thème «Afrique et Liberté», organisé par « Audace institut Afrique » ; une structure dont il est le président. Pour cet agrégé des sciences économiques, la recherche de la liberté est primordiale. «Nous croyons à la liberté, fermement », a-t-il professé.

Puis il a précisé qu`on ne cherche pas la liberté pour être ministre ou président de la République mais pour soie- même. On la cherche pour être libre d`esprit. « Chaque fois qu`on se bat pour la liberté, on donne un sens à sa vie. Il faut revendiquer la liberté partout. Tout est possible dans le monde, il faut simplement le vouloir et le vouloir fermement. Il faut faire usage du libre arbitre», a souligné celui qu`on connaît comme étant jaloux de sa liberté. Pour lui, chaque homme est indépendant et propriétaire de sa vie. Mieux, on ne peut pas construire une nation en niant les droits et libertés des individus. Koulibaly Mamadou s`est toutefois abstenu de dire publiquement un traître mot se référant à l`actualité politique, notamment à l`affaire l`opposant au ministre Désiré Tagro. En effet, assailli de toute part par des journalistes, (pendant la pause), le président de « Audace institut Afrique » s`est borné à dire que ce séminaire vise « à éveiller les consciences africaines ». Puis, il s`est frayé un chemin entre cameras et micros et est allé rejoindre son camarade de parti, williams Atteby, une trentaine de mètres plus loin. Koulibaly Mamadou n`a pas voulu donner à la presse, du grain à moudre, cette fois-ci. On se souvient que c`était au cours d`une activité similaire que le président de l`Assemblée nationale avait fait une sortie dont l`écho s`est fait entendre un mois durant. En effet, profitant de la perche qui lui avait été tendue 2 juin 2010 par la Convention de la société civile, dans le cadre d`un colloque sur les vingt ans du multipartisme, il avait fait un cinglant réquisitoire contre le régime actuel. Koulibaly Mamadou avait accusé, entre autres, le ministre de l`Intérieur, Désiré Tagro de népotisme, de tribalisme dans l`organisation des concours d`entrée à l`école de police et de gendarmerie.

La grande attraction

Cette affaire qui a fait grand bruit dans la cité a polarisé l`attention de l`opinion nationale (et internationale) pendant plusieurs semaines. Des députés de l`opposition s`en sont servis comme motif pour réclamer la mise en place d`une commission d`enquête parlementaire sur ce qui était convenu d`appeler l`affaire Tagro. Mieux, le chef de l`Etat, Laurent Gbagbo a, pour sa part, saisi le parquet afin de faire la lumière sur cette affaire. Aussi, le 20 juillet dernier, le parquet a-t-il blanchi Désiré Tagro. Depuis lors, les Ivoiriens sont suspendus aux lèvres de l`accusateur Koulibaly. De deux choses l`une. Soit Koulibaly reconnaît son tort et fait amende honorable. Soit il persiste et signe. Or, depuis la lecture du verdit du procureur de la République, le président de l`Assemblée nationale n`avait fait aucune apparition publique. L`occasion était bonne pour ses admirateurs comme pour ses pourfendeurs d`avoir le cœur net. Mais, le président -accusateur a esquivé la balle. Pour lui, «la vie continue». Il faut dire que le président Koulibaly était la grande attraction pour l``ensemble des journalistes qui ont effectué le déplacement de Grand Bassam. C`est lui que tous sont allés écouter, attentifs, du reste, à ses moindres faits et gestes. Cette attitude du Pr Koulibaly Mamadou d`observer la loi de l`omerta sur cette affaire qui l`oppose au ministre Tagro confirme bien l`information selon laquelle un travail de fond est fait dans la discrétion pour ramener l`accalmie au sein du Front populaire ivoirien (Fpi, au pouvoir) dont ils sont tous deux membres.

Notons que dans le cadre de ce séminaire, une quarantaine de participants ivoiriens, burkinabés, béninois et maliens venant d`horizons divers (étudiants, professeurs, chercheurs, chefs d`entreprises, etc.) encadrés par d`éminents chercheurs sont réunis à Grand Bassam. « Le séminaire est une occasion de présenter des approches pluridisciplinaires et transversales afin d`étudier les phénomènes à l`origine du retard économique qui caractérise les pays africains », a souligné le président Koulibaly. Il a fait observer que malgré les énormes potentiels agricoles et minières, notamment, l`Afrique demeure à la traîne. Selon lui, ce ne sont pas les richesses qui permettent le développement d`un pays, mais plutôt les idées. Il a justifié cette assertion par le fait que des pays africains ont des richesses insoupçonnées mais ne décollent pas dans leur développement par manque d`idées. On parle de « malédiction » du cacao ou du diamant parce que les africains ne savent pas quoi en faire, a-t-il ajouté. Ce séminaire prendra fin le 29 juillet prochain.

Jonas BAIKEH
: Soir Info

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Publié dans Vu dans la presse

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